Une décoration que notre directrice a acceptée comme une récompense pour le combat mené par son équipe en faveur de l'émancipation, de l'intégration et de l'égalité, à travers la structure innovante qu'est Baby-Loup.
Natalia Baleato, Salon Erignac de l'Hôtel de Beauvau, le jeudi 23 mai 2013
Recevoir la Médaille de Chevalier de l’Ordre National du Mérite, instituée pour saluer les services rendus à la nation française, est un honneur que je ne peux masquer. J’y vois la reconnaissance d’un travail accompli en collectif, adapté aux difficultés qui frappent les familles contemporaines.
Ce mérite, je me dois de le partager avec l’ensemble de
l’association, qui par son énergie a su inventer un nouveau modèle de référence
pour l’accueil de la petite enfance, et accompagner au mieux des familles fragilisées,
souvent, trop souvent, laissées de côté.
Recevoir cet insigne ici, au Ministère de l’Intérieur, est un
honneur supplémentaire, tant notre aventure prouve que la communication entre
l’ici et l’ailleurs, entre la flexibilité de la société civile française et les
richesses apportées par ceux qui souhaitent y participer, est la clé de notre
avenir à tous.
La singularité de la crèche Baby-Loup, ouverte 24h/24 et 7j/7
au coeur d’une cité sensible, a en effet été permise avant tout par une rencontre entre la Nation et des
personnes issues de l’immigration, ces femmes de quartier sans qualification
qui, il y a 22 ans, ont eu l’idée d’un projet d’intégration et de prévention en
avance sur son temps, que notre pays a su embrasser et rendre possible.
Je leur rends donc hommage aujourd’hui, car c’est aussi à
elles que cette reconnaissance s’adresse. Je salue également toutes les professionnelles
qui ont porté ce projet à mes côtés, les membres de notre Conseil
d’Administration qui se démènent pour faire vivre cette expérience inédite, et
les amis de tous horizons qui ont su nous soutenir dans la difficile épreuve
que nous traversons.
À l’heure où Baby-Loup est menacée de disparaître ou contrainte
de se transformer, recevoir cette distinction de la République ne peut que nous
obliger à lutter encore et encore pour sauver une initiative populaire saluée
dans toute l’Europe, que notre grande nation ne saurait perdre sans s’affaiblir.
Au-delà d’une expérience collective singulière, cette
nomination, puisqu’elle se porte sur mon nom, honore plus humblement une
famille, la mienne, sans laquelle je n’aurais pas pu faire ce long chemin. Que
son affection lui soit rendue.
Enfin, je tiens à vous remercier vous, Monsieur le Ministre,
pour l’intérêt que vous avez su, depuis longtemps, manifester à notre
structure. Nous porterons, ici ou ailleurs, cette reconnaissance avec fierté,
comme nous essayons de porter, chaque jour, les valeurs de notre République.
MERCI A TOUS.