mardi 22 janvier 2013

Notre directrice invitée par le HCI



Natalia Baleato participait ce jour à la séance « Laïcité, petite enfance et activités de loisirs encadrées » du cycle de conférences « Vivre et faire vivre la laïcité », organisé par le Haut Conseil à l’Intégration.

Voici une transcription de son intervention, revenant sur les dernières années mouvementées de l'association.

Examinons ensemble le litige appelé « l’affaire du voile ». Qu’est que cette situation nous a révélé ? Que nous a-t-elle dit du cadre légal dans le secteur de la petite enfance, des relations de pouvoir dans les quartiers, de la fragilité de certains de nos acquis ? Nous allons tenter de le comprendre aujourd’hui.

Historique du conflit

Cette affaire éclate en 2008, après le retour d’une de nos salariées à la fin de son congé parental. Mme Afif avait été embauchée dans le cadre d’un contrat CES. Très vite, elle se révèle une personnalité charismatique de l’équipe. Soutenue par l’association, elle part en formation qualifiante. Dès 1994, elle commence à porter un voile par conviction religieuse, mais seulement dans sa vie privée : à l’école d’Educateurs de Jeunes Enfants, dans la crèche et dans toutes les activités concernant sa fonction salariale, elle ne le portait pas. Systématiquement, nous faisons référence au règlement intérieur de l’association – elle commencera à « oublier de retirer son voile » seulement vers 2000/2001 –, selon lequel les convictions religieuses de chacun ne concernent pas le fonctionnement et l’activité de l’association. 

Ainsi, en 2001, nous lui avons rappelé clairement par écrit  que l’accueil des enfants devait se faire en toute neutralité, en respectant les convictions et la diversité culturelle de chacune des familles accueillies dans la structure ; une exigence impliquant un personnel neutre. Ces conditions de travail, Mme Afif les connaissait parfaitement, puisqu’en 2001, alors qu’une autre salariée qui revenait après 6 ans de congés parentaux souhaitait également travailler avec son voile, cette même Mme Afif, en entretien professionnel avec celle-ci, lui a clairement demandé de respecter les termes du règlement intérieur sur ce point (comme en témoigne un document écrit et versé au procès). Le port du voile n’est pas un souci tant qu’ il reste dans le cadre privé et est enlevé sur le lieu du travail, comme avec toutes les autres salariées de confession musulmane. Mme Afif le faisait d’ailleurs auparavant, d’autres collègues de même confession respectant scrupuleusement cette clause du règlement intérieur.

En 1997, cette salariée réussit son diplôme d’EJE, formation soutenue par l’association, je le répète, uniquement en partenariat avec l’ACCEP et les différents organismes de formation continue. À son retour nous lui proposons un contrat CDI et elle est promue au poste de directrice adjointe de la structure. Elle portait toujours un voile à l’extérieur de la structure, mais jamais à l’intérieur. Cependant, depuis 2001, l’association s’est mise à enregistrer « certains oublis » de sa part, qui sont peu à peu devenus une habitude. Régulièrement, elle commence ainsi à « oublier » d’enlever son voile, principalement lors des réunions extérieures avec des partenaires (CAF, Ville, PMI…), mais jamais lors de ses activités au sein de la crèche, exceptée une fois pendant une sortie avec les enfants (des documents en notre possession le prouvent, Mme Afif s’étant faite prendre en photo avec les enfants qu’elle avait conduits au parc). Alors qu’on préparait l’Assemblée Générale de l’année 2001, une exposition de photos est mise en place et nous trouvons sur ces clichés Mme Afif travaillant auprès des enfants avec son voile. Nous lui avons alors notifié qu’elle ne pouvait pas adopter de tels comportements, toujours en des termes amicaux. Mais avec le temps, elle est passée du port du voile simple au port du voile doublé d’une tunique. Nous lui avons rappelé à plusieurs reprises qu’elle ne pouvait pas ignorer le règlement intérieur et l’exigence de neutralité face aux parents et enfants stipulée par celui-ci. Précisons que notre quartier compte 54 nationalités différentes. La neutralité confessionnelle s’impose quotidiennement à nous comme une évidence, afin de respecter au mieux la diversité culturelle des habitants. 

Au cours de cette année 2001, nous formalisons tous nos avertissements verbaux et amicaux par un avertissement formel. Une mise au point sur ses obligations contractuelles lui est notifiée avec, en plus, un avertissement de conduite lui rappelant les termes du règlement. En 2003, elle part en congé maternité, période pendant laquelle son voile fait place à un hijab (voile ne laissant que le visage apparent). Parallèlement, nous nous rendons bien compte que les comportements religieux changent d’une manière significative dans le quartier. On est passé d’une période où toutes les communautés vivaient en bonne entente et tolérance à une période de confrontation, beaucoup plus revendicatrice des particularités de chacun. Pendant cette période, les voiles deviennent de plus en plus présents, changent de couleur, se font de plus en plus sombres et longs ; après les simples voiles et les hijabs apparaissent les niqabs et autres burqas, ne laissant plus apparaître des femmes que leurs yeux. En 2009, lors d’une réunion avec la ville, une responsable du centre social conteste mes propos au sujet de celles-ci, et affirme : « Il ne faut pas exagérer… À Chanteloup, que je connais bien, il n’y a qu’entre 10 et 20 femmes qui en portent ».

Des sociologues – à l’image d’Aziz Bentaj, consultant d’un cabinet intervenant essentiellement auprès de collectivités territoriales, et connaissant bien les problématiques qui peuvent se développer sur ces quartiers populaires –, ont travaillé dans le quartier. Ils ont ainsi montré que la  gestion de la mosquée avait changé : tenue de manière paisible par la première génération d’immigrés, elle est passée entre les mains de la deuxième génération avec des positions plus revendicatrices. La cohabitation amicale et respectueuse les uns des autres se transforme en radicalisation. Certaines personnes font pression pour imposer une pratique religieuse, des versets du Coran sont entendus au marché, ou entendus à travers des hauts parleurs qui résonnent autour des places...

Dans les réunions de mamans qui se déroulent en 2006 et 2007, des femmes de plus en plus radicalisées prennent à partie d’autres mamans qui ne souhaitent pas contribuer à la construction d’une mosquée, et les pointent du doigt en les qualifiant de « mauvaises musulmanes ». Les familles qui ne soutiennent pas ce projet sont soumises à des pressions : à la sortie de la gare, des habitants sont accostés pour savoir pourquoi ils ne vont pas à la mosquée... Le prosélytisme se développe ; les témoins de Jéhovah profitent de ce climat et se font aussi de plus en plus actifs. Au fond ce ne sont pas les pratiques religieuses qui posent problème, mais bien ce type d’attitudes prosélytes dans les lieux publics, qu’il s’agisse des lieux de vie du quartier ou de la structure laïque qu’est Baby-Loup.


Effets collatéraux du côté des parents

Des demandes relevant de revendications concernant la nourriture, contre ce que stipule clairement le règlement à l’attention des familles, affluent : viande halal, bonbons sans gélatine (contenant du porc), absence de vinaigrette dans les salades... Certains parents se renseignent de manière détournée sur le personnel assurant l’accueil, pour annuler les gardes de leurs filles quand un salarié homme est présent. Des filles arrivent d’ailleurs de plus en plus fréquemment avec la tête enveloppée, sous prétexte qu’elles ont mal aux oreilles. Des parents gagnés par les témoins de Jéhovah exigent que leurs enfants soient exclus des fêtes, en particulier celles que nous organisons pour les anniversaires. 

Évidemment, nous n’acceptons pas de telles conduites et ne garantissons pas de suite à ces revendications : les enfants continuent d’être tous considérés de la même manière à Baby-Loup. Mais les parents s’organisent : ceux qui exigent de la viande halal, par exemple, obtiennent miraculeusement des certificats médicaux qui nous notifient l’allergie de leurs enfants à la viande !


Effets collatéraux du côté du personnel

La cuisinière se fait apostropher à son domicile pour certifier que la viande qu’elle sert à son travail est halal ou non. En réunion d’équipe, les membres du personnel de confession musulmane cherchent des excuses à ces conduites et occultent les problèmes véritables, tout en reconnaissant que le règlement intérieur qu’ils ont bien voulu signer à leur prise de fonction les oblige à respecter une neutralité vis-à-vis de l’ensemble des familles. 

Des entretiens sont organisés avec les parents qui formulent ces revendications, pour rappeler le règlement intérieur ; la plupart s’indigne d’être « rappelée à l’ordre », affirmant que la religion musulmane n’est pas appliquée stricto sensu dans leur cadre domestique, encore moins auprès des enfants.

À l’insu des parents et de la direction, un professionnel homme fait pratiquer sa religion aux enfants, avec la complicité du personnel de confession musulmane. Des agissements organisés et dissimulés qui ont été difficiles à démasquer.

Les refus des conduire les enfants à la piscine s’ajoutent aux revendications alimentaires. Un partage sexué des tâches s’impose au sein de la crèche : les bébés pour les professionnelles femmes, les grands pour l’homme ; les activités en extérieur pour les garçons, les activité en intérieur pour les filles…

Une éducatrice de jeunes enfants se permet de laisser seuls les enfants lors du repas, pour aller chercher un service de table de l’autre côté de la crèche, sous prétexte qu’un de ceux qui se trouvaient dans le groupe avait touché de la nourriture non halal. Cette même éducatrice jette en cachette la viande à la poubelle sous prétexte que les enfants n’ont pas faim. Des bouteilles de vinaigre ne tardent pas à côtoyer la viande dans les bacs à déchets, les vinaigrettes pour salades disparaissent... 

Il nous a fallu de nombreuses années jusqu’à l’éclatement de « l’affaire du voile » pour nous rendre à l’évidence : l’association faisait partie des « associations convoitées par des groupes de musulmanes militantes ».


Mai 2007

Lors d’un entretien avec le maire de Chanteloup-les-Vignes et la cheffe de projet de l’époque, mon adjointe et moi-même signalons que des dérives communautaires sont constatables dans le quartier, responsables de plusieurs conflits au sein de la structure, à l’origine de tensions entre parents et membres du personnel, et avertissons nos interlocuteurs sur les risques de dérapage.

Pierre Cardo, alors maire et député, confirme les tentatives d’entrisme religieux, en reconnaissant des éléments perturbateurs « pas nombreux mais dangereux ». Cette confirmation, qui laisse transparaître une lecture lucide de la réalité locale, change complètement lors du conflit ; l’homme se dit soucieux de l’image de la ville qu’il a administrée, et glisse à la presse locale : « il suffisait de lui donner 12000/13000 euros à cette femme, pour régler ce problème » et on en parlait plus (dans le Courrier des Yvelines). Il organise une visite du HCI sur site, en mai 2010 ; une grand messe à la chantelouvaise de toute une matinée, avec institutions et associations présentes, rassemblant au moins 50 personnes dans la grande salle du conseil. Personne ne pointe aucune « anomalie », aucune « crispation » : tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes à Chanteloup ! Il me semble qu’un questionnaire avait alors été dirigé par le HCI à l’attention d’associations et d’institutions, école, PMI, sécurité sociale…

Les raisons et les objectifs de cette réunion étaient méconnus d’une grande partie des participants, la ville ayant lancé l’invitation sans explications et sans consultations préalables. Une seule association pose la question du respect de la neutralité confessionnelle et du besoin d’une obligation de faire respecter la laïcité dans l’exercice de leurs fonctions que les associations remplissant une mission de service public ressentent au jour le jour.

Jusqu’en 2010, moment où a été prononcé le jugement du procès de Baby Loup, la ville refuse toujours d’entendre la problématique. « Chanteloup est une ville comme les autres, et ce que vous pointez, c’est du fantasme », « ce n’est pas un vrai problème », nous oppose-t-on.


Les services de tutelle

La CAFY ne s’est jamais prononcée publiquement sur l’affaire Baby Loup, ni la PMI, ni le Conseil Général des Yvelines. Début 2010, en pleine tourmente au sein de l’association, le conseil d’administration mandate l’un de ses membres et la directrice pour rencontrer la sous-préfète chargée de la ville, afin de lui présenter les problèmes rencontrés par la structure. Nous sommes alors stupéfaits lorsqu’elle  nous dit clairement : « ne parlez plus de laïcité, surtout pas à Chanteloup ». Il n’y a pas de problème avec le respect de la laïcité sur Chanteloup-les-Vignes : voilà l’affirmation qu’elle nous tient, et ce malgré un courrier d’alerte très concret que nous avions envoyé en début d’année 2008 - à la fois au député-maire de l’époque, à la préfecture et à la sous-préfecture - afin d’enclencher une réflexion locale faisant état des problématiques que nous vivions au quotidien. 

Pour bien comprendre et appréhender les difficultés de Baby Loup à travailler avec les habitants d’un quartier populaire cosmopolite, il faut se rendre compte de toutes les tentatives directes ou indirectes de pression dont l’association peut faire l’objet quotidiennement. Dès l’origine du projet Baby Loup, la neutralité était l’un de nos fondements en vue de garantir le respect de la diversité dans le quartier.

Baby Loup est et doit rester un lieu d’intégration. Les convictions politiques ou religieuses n’ont pas leur place dans la crèche.


Le règlement intérieur

Au départ de l’affaire, la HALDE a statué sur le règlement intérieur sans faire d’enquête préliminaire. L’argument du rapport était le suivant : « vous êtes une entreprise privée, vous ne pouvez pas faire valoir l’argument de neutralité dans votre règlement intérieur ». Or, notre règlement intérieur a été déposé à l’inspection du travail, qui n’a jamais fait de remarque sur la non validité de celui-ci. Aucune des institutions tutrices de l’association n’a jamais soulevé la moindre irrégularité de ce point de vue.

De plus, ce règlement a été élaboré avec les salariées elles-mêmes depuis 1990. Les membres du personnel ne pouvaient pas faire valoir qu’ils ne connaissaient pas ce document. Il a été enregistré à l’inspection du travail depuis que nous sommes passés au travail de nuit et que nous avons adopté une convention collective (des agendas et cahiers de notes de réunion attestent que la plaignante était en charge de travailler le règlement qui finalement a été terminé le 1er trimestre 2003, et envoyé à l’inspection du travail après double relecture, de la part de notre déléguée du personnel et de nos avocats).

Le 10 mars 2010, quand nous recevons la première décision de la HALDE, l’équipe se sent vraiment trahie. De « bons élèves de la République » qui se décarcassent pour faire valoir des valeurs fédératrices et qui ont le sens du vivre ensemble s’y trouvent incriminés d’actes discriminatoires, et accusés d’appliquer un règlement intérieur illicite ! Le ciel nous tombe vraiment sur la tête. Ensuite, néanmoins, la présidente de cette même institution, Mme Bougrab, prend la décision de nous soutenir et d’aller dans notre sens, contre l’avis de ses collègues. Pour rappel, M. Molinier, le président de la HALDE qui lui a succédé, a transmis  une recommandation au gouvernement concernant le respect de la neutralité confessionnelle dans les services petite enfance et dans tous les services à la personne, y compris dans le cas où ces services sont à la charge d’associations. 


Les pressions du quartier après le licenciement

En 2009 et pendant une grande partie de l’année 2010, la situation est devenue intenable entre les pressions internes et les multiples brimades venant du quartier. Dans une réunion de « la dernière chance », le conseil d’administration s’est réuni avec l’équipe de direction. La directrice que je suis a attiré l’attention sur des situations « acrobatiques », obligeant à contenir le personnel qui soutenait l’ancienne salariée. J’ai informé que l’association prenait beaucoup de risques et que l’équipe était sur le point de craquer. La direction administrative a mesuré et évalué sérieusement, pour la première fois de son histoire, la fermeture de Baby-Loup. En sortant de cette réunion, nous avions tous le cœur brisé (y compris nos avocats qui nous avaient accompagnés pour évaluer les problèmes administratifs).   

À cette époque, une partie de l’équipe subit un harcèlement quotidien, des menaces verbales, des appels téléphoniques en pleine nuit, des voitures bloquées et vandalisées : rien qui ne permette de travailler sereinement. Une voiture m’a par exemple doublée avec à son bord un homme qui faisait glisser son pouce autour de son cou - on fait difficilement menace plus explicite. Des parents qui avaient apporté leurs témoignages en faveur de l’association ont été pris à partie par l’ex-salariée, des mains courantes ont été déposées au commissariat… La perte de temps pour le personnel est énorme, obligé de se consacrer à un combat qui dépasse largement Baby-Loup.

Dans l’équipe certaines sont restées neutres et d’autres fidèles au projet, soutenant officiellement l’association dans le processus juridique. Des menaces envers les membres de l’équipe qui ont défendu le projet associatif ont été constatées. Face à ce harcèlement, chaque membre a réagi à sa manière, pouvant néanmoins compter sur l’association, qui a soutenu l’équipe de direction pendant les 2 années où elle s’est trouvée sans interface pour assurer, au quotidien, l’accueil des enfants et des parents.

Au moment le plus tendu,entre 2009 et 2011, l’équipe a vécu des menaces en tous genres. Si certains parents musulmans sont partis, d’autres sont arrivé et ont occupé leurs places. Certaines familles  se sont trouvées  tiraillées par des conflits de loyauté. Il y a eu des moments très difficiles où l’équipe a été très fragilisée et où nous avons dû rester fermés plusieurs nuits par manque de personnel. Nous avons dû nous séparer de deux membres du personnel pour faute grave auprès des enfants. Une fois le départ de ces salariées qui avait pris parti pour l’ex-directrice adjointe, l’équipe a pu se ressouder et sortir progressivement de cette problématique. L’ensemble des activités de Baby Loup ont pu reprendre normalement avec l’aide du comité des parents. 

Après le verdict du 13 décembre 2010, l’équipe s’est sentie plus confiante dans ses activités, et depuis 2011, des années de développement se sont profilées. Nous envisageons aujourd’hui d’accueillir beaucoup plus d’enfants car la liste d’attente ne désemplit pas.


Les partenaires institutionnels

En début 2010 nous avons été en difficulté. Les subventions n’arrivaient pas et certaines étaient clairement suspendues. Dès le jugement des prud’hommes, les partenaires institutionnels ont réaffirmé leur confiance et leur soutien. Le travail de Baby Loup a été finalement reconnu. Mais pendant la crise on s’est senti très isolés. Certains médias ont donné une vision très réductrice du conflit comme si Baby Loup était contre la religion musulmane, ce qui n’est vraiment pas le cas.


Maintenir une qualité d’accueil dans la tourmente

Pour s’en sortir, l’association a été amenée à prendre un certain nombre de mesures. On a maintenu et renforcé  l’analyse des pratiques avec Claude de Rouvray, psychanalyste. De plus,  l’association a fait appel à un cabinet pour analyser les difficultés et faire des propositions. En raison de la démobilisation de certains salariés, nous avons parfois dû réduire le nombre d’enfants accueillis. Cela a demandé un gros travail d’explication qui a été mené grâce aux parents qui se sont investis dans le conseil d’administration.

La gestion sociale des salariées (autorisation de vacances, problèmes disciplinaires, contrats de travail, etc.) a temporairement été confiée à un cabinet de ressources humaines pendant une durée de 6 mois, afin de permettre à l’équipe de direction de prendre le recul nécessaire à l’évaluation de nos difficultés de management, comme celles rencontrées au cours du conflit. Lors d’une réunion des financeurs le 27 mai 2010, l’ensemble des partenaires ainsi que la mairie de Chanteloup-les-Vignes et la cheffe de projet s’étaient accordés pour dire que les problèmes de Baby Loup venaient uniquement de sa directrice et de sa mauvaise gestion. Par notre sang-froid, notre ténacité et notre résistance, nous espérons avoir montré que ceux-ci se trompaient. 

Natalia Baleato